Rencontre avec le président du Nigeria Muhammadu Buhari

Vladimir Poutine a rencontré le président de la République fédérale du Nigeria Muhammadu Bukhari, venu à Sotchi pour participer au Sommet Russie-Afrique.
Vladimir Poutine : Cher Monsieur le Président, chers collègues, chers amis,
L’année prochaine, nous célébrerons le 60e anniversaire de l’indépendance du Nigeria et de l’établissement de relations diplomatiques entre nos pays. Je voudrais vous rappeler qu’en 2001, nous avons signé à Moscou un document fondamental pour notre coopération interétatique, la Déclaration sur les principes des relations amicales et du partenariat.
Je tiens à vous remercier, cher Monsieur le Président, d’avoir participé au premier sommet Russie-Afrique. Pour nous, votre participation est très précieuse, j’espère qu’elle sera utile et qu’elle favorisera le renforcement des relations bilatérales.
Au début de notre entretien, j’aimerais souligner que les approches de la Russie et du Nigéria face à de nombreuses questions d’actualité à l’ordre du jour international sont très proches, et nous nous réjouissons à la perspective de poursuivre cette coopération à l’avenir.
Nous considérons également qu’il est très important de rechercher ensemble des possibilités d’approfondir la coopération en matière de commerce, d’économie et d’investissements. Bien qu’il s’agisse encore d’un faible volume d’échanges en valeur absolue, nous estimons qu’il ne correspond pas à nos capacités, mais il continue à croître et il croît de manière décente : l’année dernière, cette croissance était de 93 %.
Un rôle clef à cet égard devrait être joué par la Commission intergouvernementale de coopération économique, ainsi que par les Conseils d’affaires Russie-Nigeria et Nigéria-Russie, créés en 2006 et 2007.
En mai dernier, un forum d’affaires bilatéral a eu lieu et a engendré des résultats positifs. Notre délégation comprenait des représentants de plus d’une dizaine d’entreprises. Nous entretenons également des contacts par l’intermédiaire des chambres de commerce et d’industrie de nos pays.
Cher Monsieur le Président, j’espère vivement que votre visite en Russie donnera un nouvel élan au développement de nos relations dans tous les domaines intéressant nos pays.
Muhammadu Bukhari (tel que traduit) : Excellence, messieurs les ministres, je voulais dire « mesdames, messieurs », mais je ne vois pas de dames.
Excellence, je vous remercie d’avoir organisé le premier sommet russo-africain. Cela montre le niveau des relations économiques et commerciales entre la Fédération de Russie et notre continent, et cette coopération peut être considérablement renforcée. J’espère que ce sommet constituera un point de départ et donnera un nouvel élan à nos relations chaleureuses et mutuellement bénéfiques.
Le Nigeria est un pays densément peuplé et la plus grande économie d’Afrique. Nous avons des gens, des ressources et un marché : tout cela nous permet de réussir. En outre, nous avons le potentiel, la capacité d’utiliser ces ressources pour la paix et la prospérité, non seulement pour nos citoyens, mais pour toute la région. Grâce au soutien de nos amis et alliés comme la Fédération de Russie, nous avons considérablement réduit les activités des terroristes de Boko Haram.
Nous avons consacré une part importante de notre budget aux infrastructures et à l’enseignement afin de mettre en œuvre les objectifs déjà fixés et de penser à l’avenir.
Comme vous le comprenez, le Nigeria sera bientôt le troisième pays le plus peuplé d’ici 2050, nous devons donc travailler pour prendre soin d’une population aussi importante, et nous avons besoin de partenaires pour y parvenir.
Monsieur le Président, il y a de nombreuses similitudes entre la voie que suit la Russie sous votre houlette et les espoirs du Nigeria pour l’avenir. Nous espérons apprendre beaucoup de la Russie sur les réformes, la transition d’une économie dépendante du pétrole à une économie moderne, diversifiée et inclusive. Grâce à ces réformes, la Russie a réussi à privatiser plusieurs entreprises publiques, qui sont devenues désormais des marques mondiales. C’est le cas de l’énergie et de l’industrie légère.