Déclaration du Deuxième sommet Russie – Afrique

Le 28 juillet 2023

 

Nous, chefs d'État et de gouvernement de la Fédération de Russie et des États africains reconnus par l'Organisation des Nations Unies (l’ONU) (ci-après dénommés également la Fédération de Russie et les États africains) et les représentants de l’Union africaine et des organisations d'intégration majeures de l'Afrique, réunis le 28 juillet 2023 à Saint-Pétersbourg (Fédération de Russie) pour participer au Deuxième sommet Russie – Afrique, 

Réaffirmant les principes et les objectifs établis dans la Déclaration du Premier sommet Russie – Afrique (Sotchi, le 24 octobre 2019) qui a jeté les fondements stratégiques de nos relations au 21esiècle,

Nous appuyant sur les liens d'amitié historiques et éprouvés par le temps qui existent entre la Fédération de Russie et les États africains, le respect et la confiance mutuels, les traditions de la lutte commune pour l’éradication du colonialisme et l'établissement de l'indépendance des États africains, 

Saluant le renforcement de l’autorité des États africains et de l'Union africaine en tant qu’organisation continentale majeure dans les affaires internationales qui reflète le rôle global et l’influence croissants de l’Afrique comme un des piliers majeurs d'un monde multipolaire, 

Réaffirmant la nécessité de lutter ensemble contre le néocolonialisme, l’imposition de conditions et de doubles standards, de prévenir les situations où lesdites pratiques privent les États et les peuples du droit au choix souverain de la voie de développement, 

Attachés aux principes et aux objectifs fondamentaux de la Charte de l'Organisation des Nations Unies, soutenant la protection et le respect des normes du droit international et notant la nécessité de leur strict respect par tous les États,

Confirmant la responsabilité commune de la Fédération de Russie et des États africains pour l’établissement d'un ordre mondial juste et stable fondé sur les principes de l'égalité souveraine des États, de la non-ingérence dans leurs affaires intérieures, du respect de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et du droit des peuples à l'autodétermination comme il est inscrit, entre autres, dans la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale des Nations Unies du 14 décembre 1960, aussi bien que la nécessité de préserver l’identité nationale, les ressources nationales, la diversité culturelle et civilisationnelle et de protéger les valeurs traditionnelles, 

Reconnaissant le rôle leader des États souverains dans la prise de décisions, y compris dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales, respectant la diversité des systèmes de valeurs des États et des peuples dans le cadre des formats multilatéraux de coopération, 

Saluant la volonté de la Fédération de Russie de continuer à promouvoir progressivement le renforcement de la souveraineté nationale et de toutes les dimensions de la sécurité des États africains, 

Partageant et soutenant les aspirations des États africains inscrites dans l'Agenda 2063 de l'Union africaine "L'Afrique que nous voulons", ainsi que dans l'Agenda 2030 pour le développement durable adopté par la résolution 70/1 de l'Assemblée générale des Nations Unies du 25 septembre 2015,

Exprimant notre profonde préoccupation par les problèmes de sécurité alimentaire mondiale, y compris la croissance des prix des denrées alimentaires et des engrais et la rupture des chaînes de valeur internationales, ce qui affecte les pays africains dans une mesure disproportionnée, 

Réaffirmant notre volonté de faire converger les approches sur la coopération énergétique de manière à chercher des solutions pragmatiques, efficaces, consensuelles et durables pour assurer la sécurité énergétique, l'accès à des énergies modernes et propres, aussi bien qu’à éradiquer la pauvreté énergétique et surmonter le déficit énergétique,

Saluant la détermination de la Fédération de Russie à continuer à aider les États africains à relever les défis de l'approvisionnement en aliments, en engrais et en ressources énergétiques et à mettre en œuvre des projets de l'aide au développement international,

Nous prononçant contre le nationalisme agressif, le néonazisme et le néofascisme, l’afrophobie, la russophobie, toute forme de racisme et de discrimination raciale, aussi bien que la discrimination fondée sur la religion, les convictions ou l’origine, la xénophobie et l'intolérance qui y est associées à l’égard notamment, sans s’y limiter, des migrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile, 

Réaffirmant l'importance de l'établissement et du développement des voies de communication efficaces entre les organisations d’intégration avec la participation de la Fédération de Russie et du continent africain, 

Agissant en conformité avec les normes de la législation nationale de la Fédération de Russie et des États africains, sommes convenus de ce qui suit :

Mécanisme de partenariat par dialogue

1.            Renforcer le rôle du Forum du partenariat Russie – Afrique en tant que pilier de la coopération multilatérale russo-africaine qui met en œuvre les décisions du sommet. 

2.      Organiser entre les sommets des consultations politiques annuelles entre le Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie et le Président de la Commission de l'Union africaine, ainsi qu’entre les ministres des affaires étrangères de la Fédération de Russie et des États africains et la Commission de l’Union africaine en plus des formats de dialogue existants avec les présidents actuel, précédent et prochain de l'Union africaine. 

3.            Initier la création du mécanisme permanent de dialogue russo-africain au plus haut niveau fonctionnant dans le cadre de la Stratégie pour le développement des partenariats multilatéraux de l’Union africaine pour coordonner les efforts dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme, y compris l’extrémisme violent conduisant au terrorisme, aborder les problèmes environnementaux, les questions de la sécurité alimentaire et informatique, participer conjointement aux programmes de l'Union africaine relatifs au développement de l'architecture de la paix, de la stabilité et de la sécurité. 

Coopération politique et juridique 

4.            Approfondir la coopération équitable et mutuellement avantageuse entre la Fédération de Russie et les États africains afin de créer un ordre mondial multipolaire plus juste, plus équilibré et plus stable, tout en résistant fermement à toute forme de confrontation internationale sur le continent africain.

5.            Contribuer au renforcement ultérieur du rôle central coordinateur de l’Organisation desNations Unies en tant que mécanisme global multilatéral pour l'harmonisation des intérêts des États membres de l’ONU et de leurs actions visant à atteindre les objectifs de la Charte de l’ONU et à assurer le respect des principes et des normes du droit international universellement reconnus qui y sont inscrits.

6.            Coordonner au sein du Conseil de sécurité de l’ONU les approches dans le domaine des politiques de sanctions vis-à-vis les États africains, y compris afin d'assouplir davantage et de lever complètement les mesures restrictives qui ne sont plus pertinentes.

7.            Faire face conjointement à l'utilisation des instruments et des méthodes unilatéraux illégaux, y compris le recours aux mesures coercitives en contournant le Conseil de sécurité de l’ONU et leur application extraterritoriale, ainsi qu’à l'imposition des approches qui affectent principalement ceux qui sont les plus vulnérables et compromettent la sécurité alimentaire et énergétique internationale. 

8.            Coopérer afin de réformer le Conseil de sécurité de l’ONU en tenant compte des réalités géopolitiques et de la Position africaine commune basée sur le Consensus d'Ezulwini et la Déclaration de Syrte de 2005 afin de renforcer la représentation de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité de l’ONU et d’éliminer l’injustice historique à son égard. 

9.            Résister à l'imposition au sein des organisations internationales, avant tout au sein de l’ONU, des lignes de division qui font obstacle à la recherche efficace de solutions des problèmes urgents sur l'agenda de l’ONU, y compris ceux qui affectent les intérêts fondamentaux des États africains. 

10.         Renforcer la coordination entre les représentations permanentes de la Fédération de Russie et des États africains auprès de l’Organisation des Nations Unies, y compris entre les membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU représentant les États africains, afin de promouvoir conjointement les intérêts communs. 

11.         Renforcer la coopération au sein d’autres organisations internationales, envisager d’étendre la pratique du soutien mutuel aux élections à leurs organes directeurs et dans la prise de décisions sur des questions d'importance pour la Fédération de Russie et les États africains conformément à leurs intérêts nationaux et à leurs obligations internationales.

12.         Travailler pour améliorer l'efficacité des secrétariats des organisations internationales et régionales en soulignant l’importance d’éviter la politisation de leurs activités et veiller ensemble à ce que les États où se trouvent les sièges des organisations internationales respectent toutes leurs obligations en ce qui concerne l'exercice sans entrave des pouvoirs par les représentants des États membres.

13.         Contribuer à approfondir le partenariat BRICS – Afrique et à établir les dialogues Organisation du Traité de sécurité collective – Union africaine, Organisation de coopération de Shanghai – Union africaine.

14.         Contribuer à l’aboutissement du processus de la décolonisation de l’Afrique et chercher à assurer une réparation aux États africains pour les dommages économiques et humanitaires causés par les politiques coloniales, y compris la restitution des biens culturels qui ont été retirés au cours du pillage colonial. 

15.         Lutter ensemble contre les manifestations des politiques néocoloniales visant à détruire la souveraineté des États africains, à les priver de la liberté de prise de décisions indépendantes, ainsi qu’à piller leurs richesses naturelles.

16.         Intensifier les efforts pour combattre les formes contemporaines de racisme et de discrimination raciale, aussi bien que de discrimination fondée sur la religion, les convictions ou l’origine, y compris la xénophobie, et l’intolérance qui y est associées, le nationalisme agressif, le néonazisme et le néofascisme et faire avancer la coopération pour atteindre la réalisation exhaustive de la Déclaration et du Programme d'action de Durban (DPAD) de 2001. Souligner la pertinence croissante de l'action commune pour la lutte contre lesdites formes d’intolérance dans le cadre de la maîtrise des conséquences du colonialisme, de l’esclavage, de la traite des esclaves, y compris la traite transatlantique, reconnus comme une tragédie horrible dans l’histoire de l’humanité. Faire face à la déshumanisation, y compris dans l'espace d’information, des nations entières, à la culture de l'annulation de leur héritage civilisationnel, ainsi qu'à toute sorte d'appropriation culturelle, y compris l’interdiction d'utiliser leur langue maternelle.

17.         Rester attachés aux principes du droit international tels que reflétés dans la Charte de l’ONU et dans la Déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les États conformément à la Charte de l’Organisation des Nations Unies du 24 octobre 1970.

18.         Consolider les efforts de la Fédération de Russie et des États africains qui prônent le rétablissement du respect universel du droit international et le renforcement de son rôle en tant que fondement des relations internationales. S'opposer aux tentatives visant à remettre en cause les principes du droit international, à les soumettre à la révision ou à l'interprétation arbitraire.

19.         Se prononcer contre les initiatives et les concepts qui cherchent à créer des alternatives au droit international, coopérer pour l’établissement d’un ordre mondial stable et juste basé sur les normes universellement reconnues du droit international conformément à la Charte de l’ONU.

20.         Se fonder sur le fait que le principe de l'égalité souveraine des États est particulièrement important pour assurer la stabilité des relations internationales.

21.         Défendre tous les principes de la Charte de l’ONU, y compris ses articles 2 et 51.

22.         Adhérer au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États et s'opposer à l'application extraterritoriale du droit national par les États en violation du droit international.

23.         Utiliser des moyens diplomatiques pacifiques tels que le dialogue, les négociations, les consultations, la médiation ou les bons offices pour résoudre les différends et les conflits internationaux et les régler sur la base du respect mutuel, du compromis et de l'équilibre des intérêts légitimes.

24.  Contribuer à l'amélioration du mécanisme des sanctions internationales sur la base de la compétence exclusive du Conseil de sécurité de l’ONU d'imposer de telles mesures et de la nécessité d'assurer leur efficacité en ce qui concerne le maintien de la paix et de la sécurité internationales et la prévention de la détérioration de la situation humanitaire.

25.         Rejeter le recours à des mesures restrictives unilatérales illégitimes, y compris des mesures secondaires, ainsi qu'à la pratique du gel des réserves de change souveraines. Réaffirmer le caractère inacceptable du chantage politique vis-à-vis des dirigeants des pays tiers pour les contraindre à mettre en œuvre de telles mesures ou pour influencer les lignes politiques et les économiques des États.

26.         Souligner l'importance permanente pour la Fédération de Russie et les États africains du principe universellement reconnu de l'égalité en droits et de l'autodétermination des peuples qui est devenu le cadre juridique du processus de décolonisation.

27.         Faire preuve de solidarité pour l'éradication de la pratique de la confrontation dans les affaires internationales, s’opposer au discrédit de certains États pour des raisons politiques, à l'introduction de mesures restrictives politiques ou économiques sous le couvert de la protection des droits de l'homme, contrer les tentatives de certains États d'utiliser des accusations infondées de violations des droits de l'homme comme prétexte pour s'ingérer dans les affaires intérieures et pour exercer une influence destructrice sur les activités des organisations internationales. Promouvoir une dimension non politisée, équitable et mutuellement respectueuse des droits de l'homme, aussi bien que leur promotion et leur protection.

28.         Intensifier la coopération interparlementaire russo-africaine, coordonner les efforts pour assurer la prise des décisions et des résolutions qui servent les intérêts de la Fédération de Russie et des États africains au cours des événements parlementaires internationaux. Organiser régulièrement des conférences parlementaires internationales Russie – Afrique qui favorisent l'établissement d'un dialogue régulier entre l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie et les parlements nationaux des États africains et le développement de l'interaction entre les groupes d'amitié bilatéraux.

29.         Renforcer le dialogue entre les partis politiques, faciliter la coordination des positions entre les forces politiques principales de la Fédération de Russie et des États africains, y compris dans le cadre de forums et de conférences internationaux et régionaux, afin de contribuer à la promotion de la coopération russo-africaine fondée sur les principes d'égalité, de respect mutuel, de respect du droit international, d'indépendance et de souveraineté des États.

30.         Renforcer la coopération entre les régions et les municipalités, y compris en augmentant les jumelages. Promouvoir son rôle en tant qu'élément important contribuant au développement de l'interaction multidimensionnelle entre la Fédération de Russie et les États africains.

31.         Encourager les contacts interpersonnels en utilisant le potentiel des organisations non gouvernementales constructives et des forums différents, y compris les forums de jeunes.

Coopération dans le domaine de sécurité

32.         Renforcer la coopération interétatique dans la lutte contre les nouveaux défis et menaces, avant tout le terrorisme, l'extrémisme, y compris l’extrémisme violent conduisant au terrorisme, la criminalité transnationale organisée, le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes et leurs précurseurs, la piraterie et les vols à main armée en mer, sur la base du strict respect des normes et des principes du droit international, surtout la Charte de l’ONU, et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU, et en tenant compte également de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU.

33.         Œuvrer en permanence pour augmenter le niveau de confiance entre les États et renforcer la stabilité mondiale et régionale, en se fondant sur le principe d'une sécurité égale et indivisible pour tous les États.

34.         Poursuivre une coopération étroite en vue de la résolution et de la prévention des conflits en Afrique. Le principe "Solutions africaines aux problèmes africains" doit servir davantage de base pour le règlement des conflits.

35.         Soutenir les initiatives pacifiques africaines sur le continent en renforçant les capacités correspondantes des États africains. Se prononcer pour la prise de mesures efficaces afin d'améliorer la prévisibilité, la durabilité, la stabilité et la flexibilité du financement des opérations africaines de soutien à la paix sous les auspices du Conseil de sécurité de l’ONU, notamment avec les contributions statutaires au budget de l’ONU et le Fonds pour la paix de l'Union africaine entièrement financé.

36.         Travailler ensemble pour assurer la sécurité alimentaire et énergétique à long terme sur le continent africain. Renforcer la coopération pour contrer les mesures restrictives unilatérales illégales qui exposent les pays africains à un risque de manque de nourriture et d'énergie.

37.         Contribuer au renforcement et au développement des cadres politiques internationaux pour le maintien de la stabilité stratégique, le contrôle des armements, le désarmement et la non-prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs. Coopérer afin d'assurer l'intégrité, la viabilité et l'universalisation du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires du 12 juin1968, de la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction du 10 avril 1972 et de la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction du 13 janvier 1993. S'opposer aux tentatives d’ébranler l'architecture existante des accords juridiques internationaux en matière de contrôle des armements, de non-prolifération et de désarmement.

38.         S'opposer aux tentatives visant à utiliser les instruments juridiques internationaux en matière de contrôle des armements, de désarmement et de non-prolifération à des fins politiques sans rapport avec l'objet de ces traités.

39.         Continuer à prendre des mesures communes pour empêcher une course aux armements dans l'espace et le préserver pour des utilisations strictement pacifiques au bénéfice de toute l'humanité. À cet égard, réaffirmer la nécessité urgente d'élaborer un instrument multilatéral juridiquement contraignant établissant des garanties crédibles de non-déploiement d'armes dans l'espace et de non-recours à la force ou à la menace de la force contre des objets spatiaux. Soutenir les efforts visant à mondialiser l'initiative internationale de non-déploiement en premier d'armes dans l'espace et appeler tous les États à rejoindre cet engagement politique.

40.         Joindre les efforts au sein de l’ONU pour développer un cadre international de sécurité de l'information en accord avec les principes de la Charte de l’ONU. Défendre le rôle central des États dans le traitement des questions de sécurité des technologies de l'information et de la communication. Ouvrir la voie à l'élaboration des normes universelles juridiquement contraignantes dans ce domaine. Chercher à faire adopter à temps la convention globale de l’ONU sur la lutte contre l'utilisation des technologies de l'information et de la communication à des fins criminelles. Plaider conjointement pour la mise en place d'un système interétatique équitable et transparent pour la gestion de l'Internet, tout en préservant le droit souverain des États à réglementer les segments nationaux du réseau mondial. Contribuer aux efforts pour réduire la fracture numérique.

Coopération économique et commerciale

41.         Promouvoir le renforcement ultérieur de la coopération commerciale, économique et d'investissements entre la Fédération de Russie et les États africains. Renforcer le partenariat économique, commercial et d'investissements de la Fédération de Russie avec l'Union africaine, ainsi qu'avec les organisations régionales africaines majeures – l'Union du Maghreb arabe, la Communauté de développement de l'Afrique australe, le Marché commun de l'Afrique orientale et australe, la Communauté de l'Afrique de l'Est, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, la Communauté économique des États de l'Afrique centrale, l’Autorité intergouvernementale pour le développement.

42.         Saluer le lancement de la zone de libre-échange continentale africaine pour renforcer l'intégration des marchés, l'industrialisation et le développement économique du continent africain en facilitant le transfert de technologies et en encourageant les investissements. Contribuer à cet égard à la poursuite de la coopération ultérieure entre la Fédération de Russie et l’Afrique pour attirer les investissements, promouvoir le développement des chaînes de valeur et renforcer le potentiel mutuel de production et d'exportation de produits industriels à valeur ajoutée.

43.         Promouvoir l'accès équitable de tous les États aux avantages de l'économie mondiale et de la division internationale du travail, ainsi qu'aux technologies modernes, dans l'intérêt d'un développement juste et équitable. 

44.         Promouvoir une croissance économique durable et inclusive et créer un système de gestion économique internationale plus représentatif pour répondre efficacement aux défis économiques et financiers mondiaux et régionaux. 

45.         Se prononcer contre toutes les mesures unilatérales, le protectionnisme et la discrimination et poursuivre les efforts visant à la réalisation des Objectifs du développement durable afin de donner au système économique mondial un caractère plus orienté à assurer le respect des droits sociaux et économiques, y compris le droit au développement.

46.         Souligner la nécessité des mesures financières multilatérales exhaustives assurant l’allègement de la dette des pays à revenu faible ou intermédiaire.

47.         Appeler à prendre des mesures concrètes pour reformer les politiques et les pratiques des banques multilatérales de développement pour élargir la portée du financement des pays en développement afin de les aider à atteindre les Objectifs du développement durable.

48.         Contribuer à la restructuration de l’architecture financière globale pour mieux satisfaire les besoins croissants dans le domaine du développement et refléter les intérêts et l'influence croissante des pays en développement, aussi bien que pour surmonter l’influence négative des conditions imposées à ces derniers en ce qui concerne la réalisation exhaustive et efficace des droits de l’homme.

49.         Saluer l'adhésion de l'Union africaine en tant que membre au G20. Favoriser l’élargissement de la représentation africaine au sein du groupe. 

50.         Convenir de la nécessité de réformer l'OMC pour construire un système de commerce mondial ouvert, transparent, inclusif et non discriminatoire tout en préservant les principes de base de l’OMC, y compris le régime particulier et différencié pour les pays en développement et les pays les moins développés. Le processus de la réforme doit être exhaustif, transparent et réalisé sur l’initiative et sous la direction des membres de l’OMC.

51.         Soutenir les entrepreneurs russes et africains dans leur exploration des voies de coopération mutuellement avantageuse.

52.         Fournir l'assistance nécessaire aux efforts visant à formaliser le dialogue entre l'Union économique eurasienne et les structures régionales et d'autres formats d'intégration africains afin de renforcer la coopération mutuellement bénéfique dans le domaine du développement économique durable, de l'industrie, de l'agriculture, du commerce, de la numérisation de l'économie, de la logistique, du développement des entreprises et d'autres questions relevant de la compétence de ces structures d'intégration.

53.         Promouvoir la coopération entre la Fédération de Russie et les États africains dans les domaines du commerce, du développement industriel et de la facilitation des investissements, notamment dans le cadre de la troisième Décennie du développement industriel de l'Afrique (2016–2025) proclamée par l'Assemblée générale de l’ONU.

54.         Faciliter le travail des commissions intergouvernementales, des comités sur la coopération commerciale, économique, scientifique et technique et des groupes de travail sectoriels russo-africains bilatéraux, favoriser la création de nouveaux mécanismes de partenariat entre la Fédération de Russie et les États africains.

55.         Faire des efforts concertés pour assurer l'accès à des énergies durables, modernes et propres afin d’améliorer l’accessibilité des ressources énergétiques, aussi bien que d’éradiquer la pauvreté énergétique et surmonter le déficit énergétique en respectant dûment les obligations dans le cadre du droit international. 

56.         Développer la coopération dans le domaine de sécurité énergétique, de la diversification des ressources énergétiques et du développement des marchés nationaux de l'énergie en Afrique en tenant compte du droit de chaque État de formuler sa propre politique nationale dans ce domaine en respectant dûment les obligations dans le cadre du droit international.

57.         Souligner l’importance de l’augmentation de la sécurité et de la stabilité énergétiques des marchés par le renforcement des chaînes de valeurs, l’encouragement du développement des marchés ouverts, transparents et compétitifs, la protection de l’infrastructure énergétique critique et la condamnation des actes terroristes contre toute infrastructure critique, y compris l’infrastructure énergétique.

58.         Contribuer à la répartition équilibrée des risques et des responsabilités entre les producteurs et les consommateurs d'énergie afin de soutenir les pays africains en développement ainsi que d’encourager une transition énergétique équitable et la coopération internationale dans ce domaine. 

59.         Promouvoir la souveraineté et la sécurité alimentaires des États africains, avant tout des pays importateurs nets de produits alimentaires, notamment par la coopération visant à développer en Afrique sa propre production agricole durable, y compris le transfert des technologies.

Coopération scientifique, technique, humanitaire, culturelle, sportive, de jeunesse et d'information, coopération dans le domaine d’éducation et de la santé 

60.         Développer la coopération en matière d'éducation, favoriser la participation aux projets scientifiques et de recherche communs, l'organisation de conférences et de séminaires scientifiques, l'élargissement et l'approfondissement de la collaboration entre les organisations d'enseignement de la Fédération de Russie et des États africains. Promouvoir la mise en œuvre de programmes de formation professionnelle, d'échanges académiques et d'étudiants, l'apprentissage de la langue russe aux pays africains ainsi que le développement des études africaines en Russie. 

61.         Renforcer les systèmes nationaux de santé publique et améliorer leur durabilité et résilience dans la lutte contre les épidémies, les pandémies et d'autres défis dans le domaine de santé publique en saluant les activités de l’Union africaine visant à assurer la préparation, la réponse aux pandémies et l’augmentation de la résilience face aux pandémies dans le cadre du Centre africain de prévention et de contrôle des maladies.

62.          Considérer la possibilité de coopération dans la prévention et la gestion des catastrophes et des épidémies, discuter des moyens de renforcer la coopération dans les domaines tels que la promotion du développement socio-économique, l'aide humanitaire, la lutte contre le changement climatique, la sécheresse et la désertification, la prévention et la gestion des catastrophes, le suivi et la prévision des situations d'urgence.

63.         Respecter la diversité civilisationnelle et nationale de la Fédération de Russie et de l'Afrique, souligner le caractère unique des traditions et du patrimoine historique de nos peuples. Développer le dialogue culturel afin de maintenir l'esprit d'amitié et de coopération traditionnel pour les relations russo-africaines. Renforcer les liens culturels en tant qu’outil pour assurer la compréhension mutuelle. 

64.         Faciliter l’organisation d'événements culturels et humanitaires, des visites réciproques d’artistes afin de développer des contacts entre les communautés créatives, d'échanger des expériences, de participer à des conférences, à des symposiums et à d'autres forums thématiques.

65.         Développer la coopération russo-africaine pour la préservation, la restauration et la protection des biens culturels.

66.         Développer la coopération dans le domaine du sport. Favoriser les échanges de délégations, d'athlètes, d'équipes, d'entraîneurs et d'autres experts dans le domaine de l'entraînement sportif. Lutter conjointement contre la politisation du sport au sein des organisations internationales, pour les garanties de l'accès libre d’athlètes et d’organisations sportives aux activités sportives internationales, explorer les possibilités de développer de nouvelles formes de coopération sportive entre la Russie et les États africains.

67.         Promouvoir la coopération dans le domaine du tourisme, la diffusion des informations sur le potentiel touristique de la Fédération de Russie et des États africains. 

68.         Établir la coopération entre les associations de jeunesse russes et africaines, promouvoir l'organisation d'événements thématiques visant à renforcer et à développer davantage la coopération entre les jeunes.

69.         Développer la coopération dans le domaine de l'information, y compris le renforcement des liens entre les médias nationaux, la formation professionnelle et continue des journalistes, l'élargissement des échanges d'informations, la mise en œuvre de projets médiatiques conjoints, la garantie du respect des droits des journalistes et la promotion du développement des médias des compatriotes résidant à l'étranger.

Coopération environnementale et climatique

70.         Saluer les résultats de la 27e Conférence des Parties à la Convention-cadre de l’Organisation des Nations Unies sur les changements climatiques (Charm el-Cheikh, les 6–20 novembre 2022) et soutenir l'intensification des efforts internationaux visant à la réalisation exhaustive (sur la base des meilleures connaissances scientifiques disponibles et du principe de responsabilité commune mais partagée et en tenant compte des capacités respectives) de la Convention-cadre de l’Organisation des Nations Unies sur les changements climatiques du 9 mai 1992 et de l’Accord de Paris du 12 décembre 2015, y compris l’adaptation des États et le renforcement de leur résilience aux effets négatifs du changement climatique ainsi qu'à prendre des mesures de réponse en cas de pertes et de dommages. Œuvrer à la définition des voies de transition énergétiques équitable dans le cadre des efforts visant à atteindre les Objectifs du développement durable conformément à l'Agenda 2030 pour le développement durable. Noter les efforts des États africains dans ce domaine dans le cadre de l'Agenda 2063 de l'Union africaine "L'Afrique que nous voulons".

71.         Intensifier les efforts pour atténuer l'impact du changement climatique en Afrique qui est une des régions du monde les plus vulnérables aux changements climatiques, transférer des technologies appropriées à faible niveau d'émissions, renforcer les capacités des États africains et améliorer leur capacités pour augmenter leur résilience et s'adapter au changement climatique, à condition que le financement de la lutte contre le changement climatique n'entraîne pas l’augmentation de la dette des États africains et ne compromette pas leur souveraineté.

72.         Renforcer la coopération pour prévenir la politisation de l'action internationale dans le domaine de l'environnement et du climat, son utilisation à des fins de concurrence déloyale et d'ingérence dans les affaires intérieures des États ou de limitation de la souveraineté des États sur leurs ressources naturelles, tout en tenant compte des obligations dans le cadre du droit international.

73.         Reconnaître le droit de chaque État à choisir ses propres mécanismes et moyens optimaux pour protéger et utiliser l'environnement de manière rationnelle, s'adapter au changement climatique et mettre en œuvre une transition énergétique équitable en tenant compte des circonstances et capacités nationales.

74.         Développer la coopération sur les projets conjoints en matière de protection de l'environnement et de développement durable, y compris la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le développement d'une énergie à faibles émissions et la mise en place d'une économie circulaire.


« Nous apprécions au plus haut point le travail que nous avons fait ensemble au Sommet. Je suis convaincu que les résultats obtenus constituent une bonne base pour continuer à renforcer le partenariat Russie-Afrique dans l’intérêt de la prospérité et du bien-être de nos peuples. »

Vladimir Poutine,
Président de la Fédération de Russie

Le Sommet Russie-Afrique qui aura lieu à Sotchi du 23 au 24 octobre 2019 incarne les liens d'amitié séculaires entre le continent africain et la Fédération de Russie. Ce Sommet, unique en son genre, revêt une importance particulière pendant cette période de transformations à l'échelle mondiale et internationale. En réponse aux aspirations de nos peuples, son objectif primordial est l'élaboration d'un cadre intégré pour faire avancer les relations russo-africaines vers une coopération plus large dans divers domaines.

Les pays d'Afrique et la Russie partagent une vision similaire de l'action internationale, une action fondée sur le respect du droit international, de l'égalité, de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États, du règlement pacifique des différends et de l'engagement aux mesures multilatérales face aux nouveaux défis internationaux. Nos pays visent à assurer la sécurité, la paix et le développement du continent africain et de la Russie, ainsi nous condamnons le terrorisme et l'extrémisme sous toutes leurs formes. Nous réaffirmons notre conviction qu'il est important de promouvoir des échanges commerciaux et des investissements mutuels afin d'éviter tout ralentissement de la croissance économique.

Les pays d'Afrique possèdent un potentiel important et des capacités qui leur permettront, à terme, de joindre les rangs des puissances économiques en développement. Ces dernières années, les pays africains ont fait de grands progrès face aux défis politiques, économiques, sociaux et gestionnaires. Au cours de la dernière décennie, la croissance économique de l'Afrique s'est accélérée, le taux de 3,55 % a été atteint en 2018.

En juillet 2019, en poursuivant les efforts des pays africains, la ratification de l'accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine et le lancement de sa phase opérationnelle ont été effectués à l'occasion d'un sommet extraordinaire de la Commission de l’Union africaine au Niger. Cet accord est un des objectifs principaux de l'Agenda 2063 qui vise à répondre aux attentes de prospérité et de dignité du peuple africain.

Ces succès ouvrent la voie à la collaboration entre les pays d'Afrique et la Fédération de Russie et montrent un véritable engagement politique des gouvernements et des peuples africains prêts à établir des partenariats mutuellement bénéfiques.

Nous espérons que le Sommet Russie-Afrique contribuera à la promotion de relations stratégiques constructives basées sur la coopération multilatérale. Nous souhaitons que ce partenariat réponde aux espoirs et aux aspirations des peuples africains et du peuple russe ami.

Président de la République arabe d'Égypte
Abdel Fattah AL-SISSI