Les experts à propos de la participation de la Russie à des projets d’infrastructures en Afrique

Le Centre de presse Izvestia a accueilli une table ronde sur le thème « Russie-Afrique : développement de projets d’infrastructures » à laquelle participaient George Sebulela, fondateur de l’African United Business Confederation, Raja Shafik El-Ali, vice-président du Conseil d’affaires russo-marocain, Michael Marcos Antonio, associé directeur d’Abyarin Soluções, Andreï Gromov, directeur de l’agence de conseil GR-group, Andreï Koulakov, fondateur de K-Techno, Valéry Piatnitsev, membre du conseil d’administration d’OGK-2, et Nikolaï Chtcherbakov, chercheur principal à l’Institut des pays asiatiques et africains de l’Université d’État Lomonossov de Moscou. La discussion coïncide avec le Deuxième sommet et forum économique et humanitaire Russie-Afrique qui se tiendra les 27 et 28 juillet à Saint-Pétersbourg, au centre de congrès et d’exposition Expoforum.
Au cours de la table ronde, les experts ont discuté des problèmes d’infrastructures de l’Afrique et des moyens possibles de les résoudre avec l’implication des technologies russes. Ainsi, Raja Chafik El-Ali, vice-président du Conseil d’affaires russo-marocain, a rappelé que « le volume des échanges commerciaux entre la Russie et le Maroc avoisinait les 1,5 milliard de dollars. Parallèlement, le Maroc peut proposer à la Russie de s’impliquer dans des projets d’infrastructures. » Selon lui, la création d’un pôle charbonnier serait prometteuse, car la capacité énergétique du pays est assurée à 65 % par le charbon, que le pays importe à 80 % de Russie. « La Russie et le Maroc entretiennent des relations historiques de longue date, qui continuent aujourd’hui à se développer dans différents secteurs. Cependant, malgré les progrès déjà réalisés, les relations entre les deux pays pourraient encore être améliorées », a-t-il résumé.
De son côté, George Sebulela a souligné que le moment était propice aux investissements et a exhorté les entreprises russes à passer des paroles aux actes, citant en exemple la construction d’une centrale de 400 MW au Congo, projet d’investissement majeur de la Chine d’une valeur de 80 milliards de dollars. « Un projet de construction d’un port est en cours en Tanzanie avec des investissement de la Tanzanie elle-même, de Chine et d’Oman, et il y a un projet ambitieux à Lagos visant à construire jusqu’à 1 500 km de voies ferrées pour un montant de 10 milliards de dollars », a déclaré George Sebulela. Dans le même temps, il a souligné que les États africains fournissaient des garanties pour protéger les intérêts des investisseurs.
Dans le même temps, Andreï Gromov, directeur du cabinet de conseil GR-group, est convaincu que la Russie, en tant que successeur de l’URSS, a « une longueur d’avance dans le développement des relations avec le continent africain ». Il note qu’en raison de la politique coloniale des pays occidentaux, la culture des relations d’affaires en Afrique s’est constituée différemment. Les échanges entre la Russie et l’Afrique ne seront pas faciles mais c’est ainsi qu’un dialogue sur un pied d’égalité pourra être établi.
Au cours de la discussion, Valéry Piatnitsev, membre du conseil d’administration d’OGK-2, a souligné la nécessité d’une approche systémique de l’État pour participer aux projets d’infrastructures en Afrique. Il a suggéré de créer des systèmes financiers harmonisés entre la Russie et l’Afrique, tels qu’une banque commune qui assurerait la circulation des fonds pour les exportations et les importations au niveau de l’État.
Pour sa part, Nikolaï Chtcherbakov, chercheur principal à l’Institut des pays asiatiques et africains de l’Université d’État de Moscou, a attiré l’attention sur l’importance de travailler avec chaque pays africain en particulier plutôt qu’avec le continent dans son ensemble. L’expert a également souligné le rôle des petites et moyennes entreprises dans le développement des relations entre la Russie et les pays africains. « Les entreprises ne devraient pas communiquer uniquement au niveau des États car ce sont les petites et moyennes entreprises qui constituent la base de l’activité commerciale sur le continent », a-t-il déclaré.