Les discussions du Forum Russie-Afrique porteront sur la souverainté économique des pays africains

Les pays africains sont contraints de recourir à des financements extérieurs pour relever les défis du développement et répondre aux besoins de leurs populations. Cependant, leurs principales sources – les prêts des institutions financières internationales et les prêts directs – sont liées par les créanciers au respect d’exigences socio-économiques et politiques contraignantes qui limitent la souveraineté des pays africains. En conséquence, l’effet réel, contrairement aux objectifs énoncés, peut être contraire et entraîner une sous-utilisation du potentiel de croissance économique, une détérioration de la qualité de cette croissance, une limitation de l’utilisation d’autres sources de financement et, finalement, une limitation de la souveraineté.

Les obligations souveraines et autres emprunts sur les marchés des capitaux ne représentent qu’une faible proportion de la dette de l’Afrique, et certains pays du continent n’ont pas encore accès à cette source de financement.

Comment s’explique cette situation ? Quel est le coût réel du « financement préférentiel » du FMI et de la Banque mondiale ? Pourquoi les sociétés minières transnationales en Afrique mobilisent-elles des capitaux à des conditions beaucoup plus favorables que les pays où se trouvent ces ressources naturelles ? Quelles sont les implications pour les pays africains si le modèle économique actuel continue à être utilisé ? Les participants à la table ronde « Souveraineté économique africaine : problèmes et solutions » qui aura lieu le 23 octobre 2019 dans le cadre du programme d’affaires du Forum économique Russie-Afrique répondront à ces questions.

Durant cette session interviendront des experts tant africains que russes tels que Mikhaïl Bogdanov, ministre russe adjoint des Affaires étrangères et représentant spécial du président russe pour le Proche-Orient et les pays d’Afrique, Konstantin Malofeïev, président du conseil de surveillance de l’Agence internationale pour le développement souverain (IASD), Léonid Fitouni, directeur adjoint pour la recherche scientifique du Centre de recherches mondiales et stratégiques de l’Institut de l’Afrique de l’Académie des Sciences de Russie, Sergueï Glaziev, ministre de l’intégration et de la macro-économie de la Commission économique eurasiatique, Samba Bathily, fondateur de Africa Development Solutions, Paulo Gomes, cofondateur de New African Capital Partners et président de Gomes and Partners, et Samaila Zoubairu, président de Africa Finance Corporation. Ils traiteront des approches actuelles sur l’évaluation à faire du potentiel d’emprunt des États africains et proposeront une recette pour restaurer la souveraineté économique et accéler le développement des pays d’Afrique.

« La véritable souveraineté commence par la souveraineté économique. Or, aujourd’hui, de nombreux pays africains contractent des emprunts à des conditions défavorables et l’accès aux marchés des capitaux reste limité d’une manière ou d’une autre pour des dizaines de pays alors qu’ils disposent d’un bon potentiel de développement », déclare Konstantin Malofeïev. Selon les estimations de l’Agence internationale souveraine pour le développement, le potentiel d’emprunt inutilisé des pays africains dépasse 100 milliards de dollars américains, et plus de 200 milliards de dollars américains de la dette existante peuvent être refinancés à des conditions plus avantageuses.

Le thème de l’attractivité pour les investissements, à condition que la souveraineté soit préservée, est d’actualité non seulement pour les habitants des pays africains, mais aussi pour tous ceux qui sont actuellement intéressés par les marchés africains. Selon les experts, les entreprises russes pourraient également être intéressées à investir dans les économies de cette région. « À l’époque soviétique des liens très forts se sont tissés avec l’Afrique, et après une certaine interruption de notre coopération étroite dans les années 1990, nous pouvons aujourd’hui parler d’une reprise des relations. Les entreprises privées russes sont également de plus en plus intéressées à investir dans cette région, malgré les risques existants, déclare Léonid Fitouni. Il faut savoir que l’Afrique a aujourd’hui le taux de rendement du capital investi le plus élevé en comparaison avec toutes les autres régions du monde. »

Le Sommet et le Forum économique Russie-Afrique se tiendront les 23 et 24 octobre à Sotchi sur la plateforme du Parc des Sciences et des Arts « Sirius », ils sont organisés par la Fondation Roscongress, en partenariat pour le Forum avec le Centre d’exportation de Russie et Afreximbank.

Pour prendre connaissance du programme complet du Forum économique Russie-Afrique voir : https://summitafrica.ru/programm/.

« Nous apprécions au plus haut point le travail que nous avons fait ensemble au Sommet. Je suis convaincu que les résultats obtenus constituent une bonne base pour continuer à renforcer le partenariat Russie-Afrique dans l’intérêt de la prospérité et du bien-être de nos peuples. »

Vladimir Poutine,
Président de la Fédération de Russie

Le Sommet Russie-Afrique qui aura lieu à Sotchi du 23 au 24 octobre 2019 incarne les liens d'amitié séculaires entre le continent africain et la Fédération de Russie. Ce Sommet, unique en son genre, revêt une importance particulière pendant cette période de transformations à l'échelle mondiale et internationale. En réponse aux aspirations de nos peuples, son objectif primordial est l'élaboration d'un cadre intégré pour faire avancer les relations russo-africaines vers une coopération plus large dans divers domaines.

Les pays d'Afrique et la Russie partagent une vision similaire de l'action internationale, une action fondée sur le respect du droit international, de l'égalité, de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États, du règlement pacifique des différends et de l'engagement aux mesures multilatérales face aux nouveaux défis internationaux. Nos pays visent à assurer la sécurité, la paix et le développement du continent africain et de la Russie, ainsi nous condamnons le terrorisme et l'extrémisme sous toutes leurs formes. Nous réaffirmons notre conviction qu'il est important de promouvoir des échanges commerciaux et des investissements mutuels afin d'éviter tout ralentissement de la croissance économique.

Les pays d'Afrique possèdent un potentiel important et des capacités qui leur permettront, à terme, de joindre les rangs des puissances économiques en développement. Ces dernières années, les pays africains ont fait de grands progrès face aux défis politiques, économiques, sociaux et gestionnaires. Au cours de la dernière décennie, la croissance économique de l'Afrique s'est accélérée, le taux de 3,55 % a été atteint en 2018.

En juillet 2019, en poursuivant les efforts des pays africains, la ratification de l'accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine et le lancement de sa phase opérationnelle ont été effectués à l'occasion d'un sommet extraordinaire de la Commission de l’Union africaine au Niger. Cet accord est un des objectifs principaux de l'Agenda 2063 qui vise à répondre aux attentes de prospérité et de dignité du peuple africain.

Ces succès ouvrent la voie à la collaboration entre les pays d'Afrique et la Fédération de Russie et montrent un véritable engagement politique des gouvernements et des peuples africains prêts à établir des partenariats mutuellement bénéfiques.

Nous espérons que le Sommet Russie-Afrique contribuera à la promotion de relations stratégiques constructives basées sur la coopération multilatérale. Nous souhaitons que ce partenariat réponde aux espoirs et aux aspirations des peuples africains et du peuple russe ami.

Président de la République arabe d'Égypte
Abdel Fattah AL-SISSI