Session plénière du Forum économique Russie-Afrique

Vladimir Poutine et Adbelfattah Al-Sisi, président de la République arabe d’Égypte, président de l’Union africaine, et coprésident du Sommet Russie-Afrique, ont participé à la session plénière du Forum économique Russie-Afrique.

Vladimir Poutine : Cher Monsieur Adbelfattah Al-Sisi, chers chefs d’État et de gouvernement du continent africain, chers amis, mesdames, messieurs.

Je voudrais vous souhaiter à tous la bienvenue, participants et visiteurs du Forum économique Russie-Afrique qui coïncide avec le tout premier Sommet Russie-Afrique.

Des représentants de tous les pays du continent africain sont réunis dans cette salle : des fonctionnaires, des politiciens, des experts et, bien sûr, des hommes d’affaires de premier plan. Les dirigeants d’environ deux mille entreprises russes et étrangères participent à ce forum. Le thème du forum « La Russie et l’Afrique : faire valoir le potentiel de coopération » est extrêmement important et d’actualité.

Les aspects économiques font partie intégrante des relations de la Russie avec les pays africains et constituent même une priorité. Le développement de relations commerciales étroites est dans notre intérêt commun, contribuant au développement durable de tous nos pays, à l’amélioration de la qualité de vie des populations et à la résolution de nombreux problèmes sociaux.

Le forum a été précédé de préparatifs importants. Au cours de l’année écoulée, de nombreuses rencontres ont eu lieu dans les domaines concernés par la coopération russo-africaine. Parmi eux, une conférence économique associée à une réunion du conseil d’administration de la Banque africaine d’import-export à Moscou en juin de cette année. Dans le cadre du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, une session spéciale a été consacrée au renforcement de la coopération avec les pays du continent africain. De nombreuses autres expositions et séminaires thématiques ont été organisés, il a été procédé à échanges de missions d’affaires russo-africaines autour de projets communs prometteurs dans les domaines du commerce ; les investissements et la coopération industrielle ont été examinés en détail et avec grand intérêt.

Je tiens à souligner que les pays africains attirent de plus en plus l’attention des entreprises russes. Cela est dû en grande partie au fait que l’Afrique est en train de devenir l’un des centres de croissance économique du monde, et les experts estiment qu’en 2050, le PIB des pays africains aura atteint 29 000 milliards de dollars.

Au cours des cinq dernières années, le volume des échanges commerciaux entre la Russie et l’Afrique a plus que doublé et dépassé, comme un collègue vient de le dire, 20 milliards de dollars. Est-ce beaucoup ou pas ? Le collègue a dit que c’était un bon chiffre. Je ne suis pas d’accord. Il me semble que c’est trop peu. Considérez, mesdames, messieurs, que sur ces 20 milliards, 7,7 milliards représentent notre commerce avec l’Égypte, soit 40 pour cent. Or en Afrique, il y a beaucoup d’autres partenaires potentiels, vraiment beaucoup. Avec de bonnes perspectives de développement, avec un fort potentiel de croissance. Bien sûr, ce n’est pas suffisant.

Je voudrais aussi noter que la liste des produits de base échangés s’allonge, la part des matières non premières et des produits agricoles et industriels est en augmentation. La Russie figure parmi les dix plus grands fournisseurs de produits alimentaires pour les marchés africains. Nous exportons aujourd’hui vers les marchés de pays tiers plus de produits agricoles que d’armes : les armes à hauteur de 15 milliards de dollars, et les produits agricoles ont déjà atteint, à mon avis, le seuil des 25. Nous avons donc là un très bon potentiel de développement, et nous avons beaucoup de choses à dire à ce sujet.

Tout cela permet d’espérer une nouvelle croissance des indicateurs commerciaux, et je pense que nous pouvons tout à fait doubler le volume des échanges durant les quatre à cinq prochaines années, c’est un minimum.

La poursuite des processus d’intégration en Afrique offre des possibilités supplémentaires de coopération. Nous nous félicitons de la création de la zone de libre-échange continentale africaine au sein de l’Union africaine et nous sommes prêts à nous engager avec cette nouvelle entité. Nous appuyons l’établissement de contacts de travail étroits entre la Commission de l’Union africaine et la Commission économique eurasienne, qui signeront demain un protocole d’accord. La Russie, en tant que membre actif de l’Union économique eurasienne, fera tout ce qui est en son pouvoir pour faciliter les travaux de rapprochement entre les régimes commerciaux opérant dans le cadre de la zone africaine de libre-échange et du marché commun de l’Union économique eurasiatique.

Je tiens à noter que le travail énergique mené sur l’agenda économique des relations russo-africaines s’effectue par le biais de commissions intergouvernementales bilatérales et de conseils d’entreprises qui existent avec de nombreux pays africains. La partie russe prévoit d’étendre le réseau de ses missions commerciales, de soutenir les entreprises et d’établir de nouveaux contacts.

Les travaux du Comité de coordination de la coopération économique avec les pays africains créé sous les auspices de la Chambre de commerce et d’industrie de Russie en sont un bon exemple. Cette structure aide les entrepreneurs russes à développer les marchés des pays africains et aide les entreprises à mettre en œuvre de nouveaux projets d’investissement conjoints. De nombreuses entreprises russes travaillent depuis longtemps en vertu de partenariats dans divers secteurs de l’économie africaine.

Nous sommes déterminés à accroître notre présence en Afrique. Bien entendu, nous soutiendrons ces projets au niveau de l’État. Les groupes Gazprom, Rosneft et Lukoil mettent en œuvre des projets pétroliers et gaziers prometteurs sur le continent. Alrosa exploite des gisements de diamants, Yandex est représenté sur les marchés d’un certain nombre de pays et aide les pays africains à résoudre les problèmes de sécurité de l’information et de développement de l’économie numérique. L’entreprise Rosatom est prête à proposer à ses partenaires africains la création d’une industrie nucléaire, sur le mode de qui s’appelle « clef en main », avec la construction de centres de recherche sur la base de réacteurs multifonctions.

 

À suivre.

 

Source : http://kremlin.ru/events/president/news/61880

« Nous apprécions au plus haut point le travail que nous avons fait ensemble au Sommet. Je suis convaincu que les résultats obtenus constituent une bonne base pour continuer à renforcer le partenariat Russie-Afrique dans l’intérêt de la prospérité et du bien-être de nos peuples. »

Vladimir Poutine,
Président de la Fédération de Russie

Le Sommet Russie-Afrique qui aura lieu à Sotchi du 23 au 24 octobre 2019 incarne les liens d'amitié séculaires entre le continent africain et la Fédération de Russie. Ce Sommet, unique en son genre, revêt une importance particulière pendant cette période de transformations à l'échelle mondiale et internationale. En réponse aux aspirations de nos peuples, son objectif primordial est l'élaboration d'un cadre intégré pour faire avancer les relations russo-africaines vers une coopération plus large dans divers domaines.

Les pays d'Afrique et la Russie partagent une vision similaire de l'action internationale, une action fondée sur le respect du droit international, de l'égalité, de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États, du règlement pacifique des différends et de l'engagement aux mesures multilatérales face aux nouveaux défis internationaux. Nos pays visent à assurer la sécurité, la paix et le développement du continent africain et de la Russie, ainsi nous condamnons le terrorisme et l'extrémisme sous toutes leurs formes. Nous réaffirmons notre conviction qu'il est important de promouvoir des échanges commerciaux et des investissements mutuels afin d'éviter tout ralentissement de la croissance économique.

Les pays d'Afrique possèdent un potentiel important et des capacités qui leur permettront, à terme, de joindre les rangs des puissances économiques en développement. Ces dernières années, les pays africains ont fait de grands progrès face aux défis politiques, économiques, sociaux et gestionnaires. Au cours de la dernière décennie, la croissance économique de l'Afrique s'est accélérée, le taux de 3,55 % a été atteint en 2018.

En juillet 2019, en poursuivant les efforts des pays africains, la ratification de l'accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine et le lancement de sa phase opérationnelle ont été effectués à l'occasion d'un sommet extraordinaire de la Commission de l’Union africaine au Niger. Cet accord est un des objectifs principaux de l'Agenda 2063 qui vise à répondre aux attentes de prospérité et de dignité du peuple africain.

Ces succès ouvrent la voie à la collaboration entre les pays d'Afrique et la Fédération de Russie et montrent un véritable engagement politique des gouvernements et des peuples africains prêts à établir des partenariats mutuellement bénéfiques.

Nous espérons que le Sommet Russie-Afrique contribuera à la promotion de relations stratégiques constructives basées sur la coopération multilatérale. Nous souhaitons que ce partenariat réponde aux espoirs et aux aspirations des peuples africains et du peuple russe ami.

Président de la République arabe d'Égypte
Abdel Fattah AL-SISSI